Ephésiens 5 : marchons dans l’amour
WEEB 4, octobre 2003, Peyreguilhot
Etienne LAÜGT
(image 1)
RAPPEL sur l’épître :
Le chrétien possède une puissance
intérieure et spirituelle qui remporte la victoire dans les quatre lieux de la
vie chrétienne :
-
Dans l'Église
pour conserver l'unité (Éph. 1. 22-23; 4. 13, 16, 32).
-
Dans la
société pour mener une vie juste (Éph. 4. 22 à 5. 11).
-
Dans son
foyer où doit régner l'amour et le respect mutuel (Éph. 5. 21-30).
-
Dans le
monde pour résister à Satan et aux puissances ténébreuses (Éph. 6. 10).
Soyons donc forts !
Ce chapitre 5 peut se diviser par
les exhortations suivantes :
1 - Marchons dans l'amour (v. 1-2)
2 - Marchons dans la lumière (v.
3-14)
3 - Marchons dans la sagesse
(soigneusement) (v. 15-21)
4 - Marchons en harmonie (5. 22 à 6.
9)
1 - Marchons dans l'amour (v. 1-2)
Déjà considéré dans l'exposé
précédent : notre Père est amour : marchons dans l'amour, comme des enfants qui
ressemblent à leurs parents.
Dieu ne rabaisse jamais la barre à
notre niveau : le modèle, le Seigneur Jésus, doit rester sous nos yeux.
Son amour est descendant "Christ
nous a aimés et s'est livré lui-même pour nous" et montant : "comme
offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur".
2 - Marchons dans la lumière (v. 3-14)
Notre Père est amour... et lumière.
Vivons dans cette lumière !
- v. 3 : Ni fornication, impureté,
cupidité.
Ce sont trois ombres projetées ici : la lumière montre tout, elle remplace les ténèbres (image 2).
Ces choses ne doivent pas être
vécues... ni même nommées, car il est "honteux même de les dire" (v.
12) ! C'est également dangereux : les fils d'Israël ne devaient pas nommer les
dieux des nations environnantes (Jos. 23. 7), car c'était un 1er pas pour les
servir !
« Noblesse oblige ! »
: "comme il convient à de saints". 2 Cor. 7. 1 : "Purifions-nous
nous-mêmes de toute souillure de chair et d'esprit, achevant la sainteté dans
la crainte de Dieu". Voir aussi 1 Thess. 4. 7.
Conclusion : on ne peut pas
s'occuper du mal, même en paroles, sans se souiller...
v. 4 : Surveillons donc notre langue !
Ni parole honteuse, ni parole folle
(ou grossière), ni (mauvaise) plaisanterie... ne devraient sortir de notre
bouche.
Jac. 3. 9-10
: notre bouche est comparée à une fontaine (image 3) : par
elle, nous bénissons Dieu et... nous maudissons les hommes faits à la
ressemblance de Dieu ! (comme cet autre automobiliste qui m'a doublé
dangereusement ou qui a pris ma place au supermarché). "Il ne devrait
pas en être ainsi".
Remplaçons ces choses par des "actions de grâce"... et de notre langue ne jaillira pas de l'amer, pour reprendre ce que dit l'apôtre Jacques. Qu’est-ce qui va sortir de la « fontaine » de ma bouche ?
v. 5 : Nous sommes
des sujets du royaume de Dieu
Le Seigneur est héritier du royaume
de Dieu, nous sommes cohéritiers avec Lui ! C'est actuel, présent, ne
l'oublions pas ! Noblesse oblige, encore une fois ! Restons soumis à notre
Roi...
Attention ! ce verset ne s'adresse
pas à quelqu'un qui s'est laissé surprendre, mais qui reste dans un état de
fornication, d'impureté ou de cupidité.
v. 6-7 : Attention
aux séducteurs...
Sachons discerner les "vaines
paroles" de ceux qui veulent estomper les limites précises que Dieu
trace entre l'Eglise et le monde, la vérité et l'erreur, le bien et le mal, la
lumière et les ténèbres.
Donc, pas de participation =
communion, avec eux (2 Cor. 6. 14).
v. 8 : Nous étions
ténèbres, nous voilà lumière !
3 étapes (image 4) :
1°) ce que
nous étions autrefois : ténèbres (c.a.d. par nature ! pas seulement : dans
les....)
2°) ce que
nous sommes maintenant : lumière.
3°) ce que nous devons faire : marcher comme des enfants de lumière.
Nous sommes "lumière"
(image 5). (pas dit : amour, au v. 1, ce qui est une prérogative
de Dieu). Ce qui est de Dieu se montre sans effort : l'amour, à la différence
de la lumière, nécessite une énergie active (= le canal) puisée en Dieu (=la
source).
Soyons de bons
« lampadaires » ! (Phil. 2. 15), comme ceux qui éclairent la
place Vendôme à Paris... Il y a longtemps que les bijoutiers ont compris
l'intérêt d'éclairer leur vitrine la nuit => voleurs dissuadés...
v. 9-10 : 3 rayons de
lumière (image 6).
Le fruit de la lumière consiste en 3
rayons : la bonté, la justice et la vérité.
- Remarquons
la bonté citée en 1er : la lumière produit la chaleur = la bonté. Ne l'oublions
jamais...
- La justice
pratique, la vérité : est-ce que dans ma vie tout peut supporter la lumière du
Seigneur ? Oui, si j'éprouve ce qui lui "est agréable" !
v. 11-13 : Du sel en action
Le Seigneur ne nous demande pas
d'être des "parfaits petits chrétiens", dont l'attitude condamne
l'entourage (cela nous arrive-t-il souvent, d'ailleurs ?). 2 étapes dans cette
répréhension :
- pas la
conduite : ne rien avoir de commun avec les oeuvres des ténèbres
- par la
parole : mais avec douceur et crainte, car nous ne sommes pas sans péché
nous-même. Pas d'esprit de supériorité, mais chercher à gagner une âme, en lui
faisant prendre conscience de la gravité de son péché (voir le tact du SJ en
Jean 4).
La lumière "manifeste"
le péché, c'est pourquoi les hommes ne l'aiment pas (Jean 3. 20). Mais
"manifester" ne veut pas dire : mettre en ordre ! Ne cherchons pas à
réformer le monde, nous serions déçus ! Soyons simplement des
« porte-lumière » - des phares (image 7). - à la gloire
de notre Dieu ! Reflétons Sa lumière, montrons Son chemin...
v. 14 : « Toi
qui dors » !
Comme les vierges folles dans la
parabole, me serais-je endormi ? C'est grave parce que j'ai perdu mon rôle de
témoin lumineux, je suis selon toute apparence "d'entre les morts"
. Voir les églises d'Apocalypse 2 et 3 (Sardes, Laodicée... en particulier).
Nécessité d'un réveil personnel
avant d'attendre un réveil collectif !
3 - Marchons dans la sagesse (= soigneusement) (v.
15-21)
v.
15 : La marche se lit plus facilement qu'une Bible !
Comme quelqu'un l'a dit, je ne peux
pas obliger mon voisin à lire une Bible, par contre il lit ma marche !
Attention, nous sommes plus observés
qu'on ne le croit. Enseignés depuis notre jeunesse à voir le bien partout,
n'oublions pas que les gens sans Dieu n'ont ni l'enseignement, ni la capacité à
avoir cet oeil positif. Alors, ils nous observent, guettant parfois les
défaillances de notre témoignage de chrétien.
Deux exhortations : marcher soigneusement
; être sages.
v. 16 : Saisissons
l'occasion (voir aussi Col. 4. 5)
Saisir l'occasion, c'est être
disponible à tout moment pour parler de Lui. Ca peut être traduit par "rachetant
le temps" ou « mettant à profit le temps présent ».
=> Nous
baissons tous la tête : combien de fois, on n'a pas voulu "déranger"
l'autre, ou a eu honte, ou on a été surpris par l'occasion "grosse comme
une maison"... bref, on a renié notre Maître, comme Pierre autrefois.
=>
Demandons comme en Gen. 24 de "faire une heureuse rencontre" ;
demandons davantage de courage, de hardiesse ; demandons de l'amour, de la
compassion (comme le Seigneur) pour les âmes...
v. 17 : Soyons
intelligents !
Comme le confirme également Romains
12. 2, nous avons besoin de notre "intelligence illuminée par la clarté du
ciel" (pas de beaux raisonnements humains !) pour connaître la volonté de
Dieu.
Cette volonté, nous avons à chercher
à la comprendre pour 2 raisons :
1 - la
discerner ;
2 - nous y
soumettre.
v. 18 : Soyons
sobres... pour laisser la place à l'Esprit Saint
La joie - symbolisée par le vin -
est une bonne chose. Mais nous devons garder le contrôle de nous-même. La
sobriété ne touche pas qu'à l'alcool. Nous sommes tous différents : qu'est-ce
qui dans ma vie prend trop d'importance ? Gardons une juste mesure en toutes
choses !
Cette condition de sobriété remplie,
nous pourrons nous laisser remplir par le St-Esprit (original : impératif
présent forme passive). Image : Je dois vider le seau rempli de pierres, pour
que l'eau puisse être donnée par Dieu... (image 8).
v. 19-21 : 4 beaux
résultats de cette présence de l'Esprit
1°) La vraie joie (v. 19),
pas l'exaltation, superficielle et éphémère, donnée par l'alcool ou toute autre
passion... pas les joies de ce monde, ivre de ses succès ou de sa vaine gloire
ou de ses excès en tous genres.
Non, du bonheur, des chants à la
gloire de Dieu (cf. SDG, de BACH). Col. 3. 16. (image 9).
- Psaumes : expriment nos sentiments dans les circonstances vécues
(joie, foi, tristesse...). Ex. : H. & C. n° 200 : « Comme un
cerf altéré brâme ».
- Hymnes : s'adressent directement à Dieu (Père ou Fils) pour L'adorer.
Ex. : H. & C. n° 240 « A Toi la gloire ».
- Cantiques : rappellent les vérités de la Parole : retour du S., promesses, efficacité oeuvre de Christ.... Ex. : H. & C. n° 234 : « Sur tes promesses, Dieu d’amour ».
Chantons-les avec nos cœurs, jamais
de nos lèvres uniquement ! (image 10).
2°) La reconnaissance (v. 20)
: Insistance : "toujours... toutes...". Pas d'exception à ces
actions de grâce => donc même mes contrariétés ou mes déceptions ! Vaste
programme à appliquer dans notre vie... et pourtant si essentiel...
3°) La soumission (v. 21a) :
"La soumission est le principe guérissant de l'humanité" a dit qq.
Quelle harmonie dans la société, si cette soumission était vécue !
L'Esprit peut
et veut nous aider à la vivre les uns par rapport aux autres, dans l'assemblée
en particulier.
4°) La crainte (v. 21 b) :
C'est cette crainte de déplaire à Dieu, ici.
4 - Marchons en harmonie (5. 22 à 6. 9)
v. 22-24 : Femmes
soumises ou femmes paillassons ?
La clé de ces versets, c'est la
référence au Seigneur. Les 3 exhortations à la soumission ou l'obéissance y
font référence : 5. 22 ; 6. 1 ; 6. 7. Si nous suivons ces exhortations, cela
nous élèvera, en relation avec le Seigneur. "Nous ne pouvons réaliser ces
relations de famille d'une façon qui soit selon Dieu, si nous oublions cette
relation avec Christ" (HR).
Le problème, c'est que la soumission
ou l'obéissance sont 2 mots bannis du vocabulaire dans le monde d'aujourd'hui.
Les observer, c'est manifester de la faiblesse, donc n'incite pas au respect...
Or, la soumission n'est pas de
l'infériorité. Une preuve ? Il est dit du Seigneur qu'il était soumis à
ses parents (Luc 2. 51). Or, il était infiniment plus grand qu'eux !
La 1ère femme fut tirée de la côte
de l'homme, près de son cœur, placée à son côté. Elle n'est pas son inférieure.
Elle est "l'aide qui lui correspond". Dans un couple, les
décisions doivent se prendre le plus possible à 2, pardon à 3...
Il est dit aux femmes d'être soumises, pas à leur mari de les soumettre.
Il leur est dit d'être soumises, pas
d'obéir, comme aux enfants. Mais si elle quitte cette place de soumission et
revendique son indépendance en permanence, c'est un désordre qui peut détruire
le couple.
Un secret ? Si son mari n'est
pas un despote ou un esclavagiste envers elle et qu'il est lui-même soumis au
Seigneur, qu’il est plein d'amour et d'attentions pour elle, ce ne sera pas
difficile pour elle de se soumettre par amour pour lui, même si elle a plus de
qualités ou de compétences que lui...
v. 25 : Maris pleins
d'amour ou d'égoïsme ?
C'est un commandement : "aimez
vos propres femmes" ! L'aimer, c'est lui apporter tout ce dont elle a
besoin : tendresse, protection, sécurité, compréhension écoute, attention,
aide, délicatesse... C'est être tourné vers elle, et non vers moi...
L'accent est mis sur "propre"
(7 fois dans ce paragraphe). Dans le mariage chrétien, on appartient à
l'autre... et exclusivement à lui. En l'aimant, on s'aime donc soi-même (v. 28
c).
L'homme est le chef de famille (v.
23). Un chef, c'est surtout quelqu'un qui montre l'exemple, qui va devant et
qui protège...
La femme est d'un naturel plus
aimant, aussi cette exhortation ne lui est donnée qu'une seule fois (Tite 2.
4).
Le programme est donné au mari en
regardant l'exemple de Christ envers l'assemblée (versets suivants).
v. 26-31 : Les soins
du Seigneur pour son épouse
a - Quant au
passé :
- Il l'a aimé
- Il s'est livré pour elle (image
11).
b - Quant au
présent :
- Il la sanctifie (Jean 17. 17)
- Il la purifie
- Il la nourrit (remplacer le père :
apporter nourriture physique et spirituelle)
- Il la chérit (remplacer la mère :
apporter tendresse)
c - Quant au
futur :
-
Il se la présentera glorieuse, sans tache, ni ride, sainte et
irréprochable.
v. 32-33 : Un grand
mystère ! (image 12).
L'apôtre Paul, célibataire, semble
nous dire : "ces choses me sont étrangères, ce mystère est grand, mais moi
je parle relativement à Christ et à l'assemblée".
Nous sommes incorporés au Seigneur, "membres
de son corps" (v. 30). Nous faisons partie de Lui-même par une union
profonde et indissoluble. C'est un grand mystère (révélé en 3. 3-6) qui nous
aide à comprendre le mariage.
Le mariage ne doit être ni matérialisé, ni spiritualisé : ici, encore, le lien est fort entre la pratique (v. 33) et ces vérités élevées (v. 32).